Cette dystrophie cornéenne idiopathique atteint aussi bien les femmes que les hommes. Elle peut toucher les deux yeux d’une manière asymétrique. Elle est connue depuis plus de 300 ans et l’on dénombre environ 1 personne souffrant de cette maladie sur 2 000 habitants en France. Toutefois, même à un stade très avancé, elle n’entraîne pas la cécité.
Quelles sont les causes de cette maladie ?
Aucune cause n’a été formellement reconnue jusqu’à ce jour. Cependant, on remarque que le risque de développer un kératocône peut être attribué à différents facteurs :- Chez environ 8 % des sujets atteints, on retrouve des antécédents familiaux.
- Un terrain allergique est présent pour la moitié des personnes souffrant de cette pathologie.
- Un frottement fréquent et régulier des yeux est considéré comme nocif.
- Plus rarement on note la concomitance d’une collagénopathie (maladie du collagène).
Quels sont les signes cliniques de cette pathologie ?
La plupart du temps, la déformation de la cornée est décentrée et l’on note l’apparition de certains troubles visuels. Ils ne sont parfois détectés que lors du bilan qui précède une chirurgie réfractive. Parmi les symptômes les plus fréquents, on remarque :- Une myopie qui se développe en raison d’un bombement de la cornée et un astigmatisme irrégulier (dédoublement des images). Ces deux phénomènes entraînent une vision imprécise qui ne peut pas être convenablement corrigée par le port de lunettes.
- Une difficulté d’adaptation pour le port de lentilles de contact.
- Une sensation d’être en permanence dans une sorte de brouillard à cause d’un flou visuel.
- Une hypersensibilité à la lumière (photophobie) qui peut gêner la conduite d’un véhicule de nuit.
Comment évolue cette maladie non inflammatoire ?
Certains facteurs sont péjoratifs dans la progression de cette pathologie (apparition avant l’âge de 15 ans, atteinte bilatérale, association à un déficit mental comme la trisomie, antécédent de laser cornéen, présence de cas dans la fratrie…). Il existe quatre stades d’évolution :- Un stade initial qui est silencieux. Le patient ne se rend compte de rien, puisqu’aucun signe clinique ne vient l’alerter. C’est généralement au cours d’une topographie cornéenne que le spécialiste s’aperçoit de la survenue de cette pathologie.
- Le 2e stade est considéré comme minime, la vision est peu troublée et surtout la nuit. Des lunettes bien adaptées permettent alors au sujet atteint de garder une bonne qualité de vue et donc une vie normale.
- Le stade suivant est appelé modéré, même si le port de lunettes ne se montre plus efficace, en raison de la multiplication d’aberrations optiques. C’est généralement le moment où le spécialiste peut proposer la mise en place de lentilles rigides ou envisager différentes stratégies en cas d’intolérance au port de lentilles de contact.
- Le 4e stade est considéré comme sévère et la greffe de cornée reste souvent l’unique possibilité d’intervention.